Monday, November 07, 2005

LOST IN BULGARIA.... THE BEGGINING



Je reviens tout juste de Bulgarie, j'ai passé 10 jours là-bas. Il y avait un festival de film et je suis allée présenté Bee Dee Bop. Chouette expérience (l'Europe de l'Est est fascinante), mais quand meme drole de situations.

J'ai pas craqué quand le festival a oublié de venir me chercher à l'aéroport et que je me suis retrouvée seule à Sofia, à 4h du mat, entourée de panneaux illisibles en cyrillique... J'ai pas craqué non plus quand des chauffeurs de taxi me tournaient autour dans le lobby de l'aéroport en disant "taxi taxi" avec leurs yeux rouges (ça sonnait plus à mes oreilles comme "zombi zombi"...mais ça devait être la fatigue du voyage, non?!). J'ai pas craqué quand je me suis astinée avec le chauffeur qui me demandait 3 fois plus d'argent que prévu. Quand il s'est mis à grogner, je lui ai finalement refilé l'argent en grogant un peu moi même... J'ai pas craqué quand personne n'est venu m'ouvrir la porte de l'auberge bien qu'on m'avait assuré que c'était ouvert 24h sur 24h et que j'ai dû me blottir au fond du jardin pour me cacher des hommes soûls et des chiens errants aboyant à la la pleine lune... J'ai pas craqué non plus quand j'ai expérimenté la gare de train de Sofia (un mixte entre Labyrinth et la Maison des Fous dans Asterix et Obelix), les toilettes de trains qui sentent l'urine (j'ai l'odeur tatoué dans mon nez) et les toilettes turcs dans les bars et les restos... Non, j'ai craqué bêtement quand j'ai essayé de téléphoner mes parents et que rien ne fonctionnait! Classique.

Disons que mon arrivée a été riche en émotions! Mais j'ai rencontré des gens fascinants et voyager seule me semble tellement facile maintenant! Je me suis retrouvée le premier soir à discuter musique avec un British (on en est venu à la conclusion que The Smiths et New Order ont été les deux groupes british les plus marquants des annés 80), à parler foot avec un Australien (pourquoi sont-ils toujours grands, blonds et tout simplement magnifiques??!!) et à découvrir de nouvelles sortes de bières avec un Israelien et un autre British (y a une bière de Prague qui n'est pas mal du tout, Staropramen!). J'en ai même profité pour escalader une montagne le lendemain avec le british musical et un Israelien mathématicien, ouille, j'ai les mollets en feu.

Le festival était à 500 km de Sofia, sur le bord de la mer noire. Mais il n'a pas fait très beau par contre... bouh hou... mais on habitait dans un Palais royal qui est une réserve faunique, avec des plantes partout, des cascades d'eau...et une floppée de touristes dans l'après-midi... C'était tout simplement magnifique (ça faisait longtemps que je n'avais pas vu des bermudas crème et des bas blancs dans des sandales brunes!!).

Le festival était moyen en somme, mais les autres réalisateurs étaient chouettes. Mais c'est quand on se retrouve dans un cinéma qui sent l'urine, dans le fin fond de la Bulgarie, en train d'écouter un film de ganster coréen que la vie nous semble soudainement plutôt surprenante!!

Je me suis fait des amis bulgares et j'ai même dormi dans un bloc à appartements communistes. J'ai un ami qui m'a sorti samedi soir car mon vol était à 5am, donc fallait que je sois à l'aéroport vers 3h45... donc on est sorti en attendant l'avion. Il m'a amené dans un bar "underground". Sofia est contrôlé par la mafia, tous les bars sont sous l'emprise de la mafia, donc les "artistes" se font des bars "underground" (au sens le plus pure du terme) pour pouvoir se rencontrer dans des lieux qui leur ressemblent. Donc, me voilà dans un bar qui ne porte même pas de nom, qui est en fait un appart retapé en bar, avec de la vieille tapisserie sur le mur, des oeuvres d'art un peu partout et des sofas hyper confo. C'était génial. Je me suis fait ami avec le DJ, qui semblait sortir tout droit de Berlin dans les années 80!! (cheveux noirs lisses, pantalons blancs avec des bottes d'armée noire jusqu'aux genoux!). Il ne parlait pas anglais, je ne parlais pas bulgare, mais on a réussi à communiquer en nommant des groupes de musique!! Jamais ma culture musicale industrielle ne m'a semblé si utile! La musique était vraiment bonne, la Bulgarie a connu une période trés dark vers la mi-décennie 80, un mixte entre Joy Division et Einsturzende Neubauten. Décapant.

Voici donc quelques "parcelles" de mon voyage.






15 septembre

Vendredi fut une journée intense pour moi. Je me suis endormie vers 8h du matin, encore un peu troublée de mon arrivée nocturne. Vers 10h00, la ville parlait trop fort ; j’en pouvais plus. J’ai marché pendant des heures, à la recherche de l’âme de la ville. Je ne l’ai pas trouvé.
Mais ce que j’ai trouvé était pire...c’était un mal de l’âme arrosé d’un début de mal de pays. Bon, j’était complètement claqué de mon voyage de nuit mais je ne m’y retrouvais franchement pas dans tout ce paysage cyrillique. C’était plus dur que ce que je croyais. C’est comme si tu marches sans tes lunettes (quand tu es myope), t’es pas sûr, tu marches un peu à tâtons, mais après un certain temps, tu t’enveloppes dans ce flou et tu te sens un peu comme chez toi... Mais ça n’arrive pas la première journée quand même, ça prend un temps d’adaptation. (essayez de marcher avec un bandeau sur les yeux, d’un pas assuré et déterminé juste pour voir...ah pas facile, hein) Personne ici ne comprend l’anglais. À un certain point, les papillons rouges dans mon estomac ne tenaient pas en place, ils n’en pouvaient plus, ils voulaient sortir et puis....et puis soudain, une douce musique est parvenue à mes oreillles... Celine Dion, chantant en français. Je n’aurai jamais cru dire cela un jour, mais j’étais franchement contente d’entendre sa voix!! J’ai même chantonné quelques paroles pendant le refrain avec un sourire (mais ça, vous ne le dites pas trop fort, hein?!!) (après quelques jours de voyage, je vais me rendre compte que Dion et Brian Adams sont les tops singers de la radio bulgare et retrouverais par le fait même ma même haine envers celine !)

J’ai traversé de jolis jardins, visité des églises, traversé des rames de tramway en plein milieu des rues. Un gardien de sécurité m’a presque foutu la chienne. Il m’a mis en garde contre les femmes gypsies qui sont de terribles voleuses. Oui, mais des pickpockets, y en a partout, non? Oui, mais celles-ci sont terribles, et lorsqu’on réussit à les pincer, elles crient, elles vous griffent et vous crèvent les yeux. A ben dis donc.... Sympa les nanas... Il faut mentionner que la Bulgarie vit un grave problème avec les gypsy. Mais c’est vraiment particulier de les voir se déplacer en plein coeur de Sofia avec une charrue et un cheval. Ça semble irréel.


Y avait un monument en plein coeur d’un parc dans Sofia. Il était tout vieux et tout gris, vous savez ce genre de gris morne, un gris moyen, un gris communiste. Visiblement, ils allaient essayer de la rénover, de lui rendre la mine heureuse. Des panneaux de bois entouraient le chantier et à cette endroit j’ai vu la chose la plus jolie de Sofia. Au milieu de cette rigidité et cette austérité flottait un chaos anarchique. Des artistes graffitis avaient pris d’assaut les baricades et affichaient haut et fort les couleurs de la nouvelle génération démocratique. Et c’est exactement ça, Sofia: c’est la dichotomie entre le passé coco et le présent arrogant. C’est une ville qui se cherche, qui ne sait pas trop qui elle est, qui n’est pas encore libre bien que maintenent libérale. Les murs sont en démolition, le papier-maché ne tient plus et tout s’effrite. Mais sur le toit de la ville, aux quatres coins, on a installé de grands panneaux publicitaires en espérant s’attirer le regard de la civilisation capitaliste. Coca-Cola, LG, MacDonald, JVC, Heinekin. Et la supercherie fonctionne pendant quelques temps, on croit au rêve et on oublie pendant un bref instant que le salaire moyen en Bulgarie est de 200 euros....par mois.

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