Saturday, August 02, 2008

La journée qui n’en finit plus

19 juillet 2008
8:20 am

L’autobus roule tranquille sur la voie, respectant la limite de vitesse à 90 km/h. Les gens regardent pensivement dans la vitre, d’autres sommeillent déjà. Moi, je me retrouve un peu entre les deux. La fatigue de l’avion me tiraille le corps, mais la joie de me retrouver dans un nouveau pays garde mon esprit éveillé.

J’ai hâte de mettre les pieds au sol, une bonne fois pour toute, et le trajet du Flybus qui nous mène à la capitale me laisse perplexe (malgré ses 45 minutes). Où sont les gens? Le paysage s’étend à des km à la ronde, sans arbres, sans dénivellation, que de la toundra à l’horizon, déchiré par des rochers. Parsemés ça et là, les lampadaires et les ronds-points symétriques nous indiquent que nous sommes bel et bien dans aux abords d'une ville, mais je ne sens aucune atmosphère. Tout semble avoir été placé comme sur un jeu de Lego pour créer l’illusion d’une quelconque urbanité. Au loin, la silhouette de Reykjavik se découpe tranquillement au travers des toitures multicolores et des rues vides. Nous sommes dans le décor du Truman Show.

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10:00 am
Mettre la main sur notre voiture fut un peu plus compliqué que prévu, mais une fois sur la route, nous roulons vers l’aventure (Grundarfjördur pour être exacte). Le soleil plombe et on peut voir au loin le sommet du glacier Sneafeelsjökull (Le centre de l'univers, de Jules Verne). Il nous accompagnera une bonne partie du trajet vers la péninsule de Sneafellsness, 2h30 de route environ. (fait à noter, le lendemain nous serons à quelques mètres de lui, mais la pluie et les nuages nous empêcheront de le distinguer dans la brume.)

En chemin, on arrête faire l’épicierie pour dîner à Akranes, petite ville qui, franchement, n’a le mérite que d’être citée dans le film 101 Reykjavik. On a beau chercher, on ne croise pas âme qui vive. Même la commis à la station–service semble incapable de nous situer sur la carte. J’vous le dis, une ville fantôme.


La fatigue est plus forte que prévue. À mi-chemin, Annie me lègue le volant car ses yeux se ferment tout seul. Quelques secondes après, la voilà qui s’endort, avec quelques réveils en sursaut, la route tombe en gravel à certains endroits et il faut bien que j’évite les moutons et les tracteurs qui se partagent la route. On arrive sains et saufs à notre auberge de jeunesse, qui est complètement vide. Encore une fois, mais où sont les gens? Peu importe, dès que ma tête touche à l’oreiller, je m’endors immédiatement. Il était vraiment temps qu’on arrive.

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18:30
À notre réveil, une petite brume enveloppe les montagnes et vallons qui surplombent notre auberge. Tout est fermé, alors on se rend à Stykkisholmur pour souper. Le petit pub est sympa comme tout, et des fillettes en costume traditionnel islandais déambulent dans la rue, nu bas. Les ados semblent avoir moins de joie de vivre. Un blond vomit à même l’entrée du restaurant, une bière Viking d’une main et un flacon de vodka dans sa poche arrière. Il traversera le village en titubant, devant faire plusieurs fois des arrêts-surprise.



On grimpe une colline tout près du petit port et la vue est tout simplement incroyable. Il est 10h du soir, le soleil brille comme s’il était 18h. Deux vieux norvégiens tentent de sympathiser avec nous pour prendre des photos de touristique. Puisque l’on ne parle pas norvégien, la dame se met à parler plus fort, prononçant outrageusement ses mots, comme si soudainement on allait comprendre leur sens! On finit donc par parler en onomatopées, comme dans les bonnes vieilles BD.

Click Click, bye bye. Zzz Zzz

1 Comments:

Blogger annie said...

wahouah!
les photos sont trop hot!

et même les miennes sont superbes alors je n'ose même pas imaginer les tiennes!

10:29 PM  

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