Sunday, August 17, 2008

T'as de beaux yeux, tu sais



Magistral. Les couleurs sont magnifiques, les textures, impressionnantes. On croyait assister à des peintures vivantes.

Ils se sont vraiment lâché lousse pour la déco du paysage... on dirait vraiment que c'est peint à la main, que quelqu'un a décidé "un peu de gris bleu ici, une parcelle de rouge par là, et allez y à fond avec le vert, mais laissez de côté le orange".

Que du bonheur pour les yeux.

Là où les baleines vont pour se cacher




Faut que je vous avoue quelque chose. J’ai un mauvais karma. De toutes les randonnées que j’ai faites, je n’ai jamais vu de baleine. Non, pas un baleine, ni même la bosse d’une baleine. Ça doit être ça qui explique mon peu d’intérêt envers ses grosses bêtes. Mais l’enthousiasme d’Annie m’a fait changé d’avis. Cette fois-ci, on allait voir des baleines!! Et pas de risque de se tromper, on avait choisi l’un des meilleurs endroits au pays. On frappait fort!

Je dois faire une parenthèse ici. J’ai le mal des transports. Big Time. Alors lorsque les membres de l’équipage nous ont obligé à prendre des gravols de marque islandaise avant de mettre pieds à bord, j’ai bien crû que j’allais y passer. Je revoyais en flashback la dure épreuve qu’avait été la traversée Calais-Dover et je n’étais plus si certaine de vouloir voir des baleines. Si le commun des mortels devait prendre une gravol, c'est que j’allais tôt ou tard me transformer en zombie verdâtre…

Mais encore une fois, l’enthousiaste d’Annie m’a fait oublié mes peurs, et en plus, j’allais avoir droit à mon propre docteur, si quelque chose se passait. J’étais, pour ainsi dire, bien accompagnée.

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C'est beau de voir un pays, sur un bateau. Ça change la perspective. Il pleuvait, il faisait gris, et c'est exactement ça qui donnait la texture au paysage.

Après un certain temps, je commençais à m’endormir, emmitouflé dans mes couvertures, sur le pont du bateau. Pas de baleine à l’horizon, mais une vague sensation de fatigue m’enveloppait. Fichu Gravol! L’équipage avait pourtant assuré qu’ils étaient sans-somnolence… Je suis rentrée à l’intérieur pour me réchauffer. Et malgré 2 cafés avalés coup sur coup, c'était plus fort que moi, j’ai fait un somme.

C'est donc ça leur truc… ils nous endorment avec les pilules, et ensuite nous font croire que, si si, il y avait des baleines, vous étiez seulement endormi lorsqu’elles sont passées…

Résultat : pas de baleine en 4h. Annie était un peu déçue. Moi, simplement satisfaite de ma bonne sieste et d'avoir fait une randonnée sur mer, sous la pluie.

Oh, et la bonne nouvelle : je n’ai même pas eu mal au cœur!

Friday, August 15, 2008

Nos amis les animaux



Jusqu’à présent, on peut pas dire que ce voyage soit très riche en rencontres. Il n’y a personne dans les rues et les voyageurs dans les auberges sont habituellement en duo-solitaire (vite, quelqu’un arrive dans la cuisine, cachons-nous dans la chambre, d’un coup qu’elle voudrait nous parler). Parfois, par un miracle absolu, on se retrouve en présence d’Islandais... les contacts sont habituellement froids et brefs tel un one night d’octobre, à la sortie des bars.

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Par une belle journée de pluie, on est allées se réfugier dans une petite pizzaria. J’ai cru que la jeune serveuse allait échapper sa gomme sur Annie tellement elle machouillait en prenant notre commande. Déprimée, lasse, nonchalante … un peu comme l’émission de MTV, diffusée sur la méga tv plasma (mais je dois avouer qu’à ce point-ci du voyage, nous sommes tellement reculées dans la campagne qu’un brin de technologie, si futile soit-il, nous divertit amplement). Alors ce fut ça, notre beau moment de la journée avec les locaux. In-ou-blia-ble.




En gros, pour résumer, les seuls contacts que nous avons, ce sont avec les animaux. Beaux, sauvages, intriguants… et complètement suicidaires. Même les oiseaux sont de la partie! Ils frôlent le capot, puis remontent dans le ciel aux derniers cm du pare-glace. Mais aujourd’hui, j’ai bien cru qu’on allait y passer. Un mouton fou, indécis entre la vie et la mort, zigzaguait entre le milieu de la route et l’accotement. J’y vais, j’y vais pas…. Annie s’est mis à crier, ne sachant plus où lancer son volant, et dans un étonnant moment de calme, j’ai étiré le bras pour appuyer sur le klaxon. Ni une ni deux, le voilà galopant dans les prés, apeuré par tant de vacarmes.

Eh bien maintenant, dès qu’un mouton ose pointer sa papatte sur la route, ne serait-ce qu’à 2 kilomètres de nous, Annie s’empresse d’appuyer sur le klaxon pour signaler notre présence. Pouet pouet, on arrive. Parce qu’avec des moutons islandais, on est jamais trop prudent.

Saturday, August 09, 2008

Pluie et cie




Il pleut, c'est moche et les nuages sont presque tangibles, on s’accroche même dedans sur la route. Un peu fatigant, surtout qu’on voudrait bien voir le soleil et le paysage. Rien n’y fait, le vent a beau souffler de toutes ses forces, les nuages restent stoïques, nous bloquant la vue.

Et la pluie…. La pluie, froide et surnoise…

Après une visite surprise dans un tunnel de lave de 1km sous l’autoroute (si nos routes n’étaient pas en si mauvais état, je risquerai plus souvent de garder sous les routes, c'est fou les merveilles que l’on y fait… un peu comme sous un lit!), on déprime un peu car la pluie nous fouette le visage et on ne sait plus trop quoi faire, on avait prévu une marche pour atteindre un hot spring près de Hvergerdi, mais c'est juste impossible.

Eh bien, au grands maux les grands moyen. Combattons l’eau avec … de l’eau. On est déjà mouillées de toute façon… Nous optons donc pour la piscine publique de Hvergerdi. (qui n’a rien à voir avec les nôtres.)

Véritable point central de la culture islandaise, ces piscines sont dotés (étonnament) de piscine 50 mètres, quelques spas de température différentes et d’un sauna. La joie. Nous voilà donc en train de se trempoter les orteils dans un « bain » de 40c, sous la froide pluie islandaise. Un peu plus, et on recevrait des glaçons par la tête, j’vous jure.

Des gens de tous âges se côtoient dans les plans d’eau pour parler de tout et de rien, mais surtout de politique. Un peu comme le café du coin. En fait, c'est ce que dit notre guide Lonely Planet, parce qu’évidemment, nous on comprend rien de l’islandais. Ce qui est bien dommage tout de même…

Y a toujours l’anglais pour communiquer. Pour des insulaires, ils sont très ouverts sur les autres langues. L’islandais n’a pratiquement pas évoluer avec les années, alors les jeunes peuvent lire sans problème les textes anciens. Moi, je vous mets au défi de comprendre quelque chose dans les textes de Shakespeare…

Et pour minimiser les coûts, les films étrangers ne sont pas doubler comme ici, au Québec. Ça ne serait pas bien rentable, au nombre qu’ils sont (un peu plus de 300 000). Les films et séries télé sont donc sous-titrés, laissant ainsi l’oreille dispose à s’initier aux sonorités des autres langues (et ce, sans jamais nuire à leur culture). La loi 101, ils ne connaissent pas ça ici. Par réflexe, ils traduisent systématiquement des nouveaux mots pour éviter une anglisation (ex : radio, télé, internet, etc).

Bref, ils sont un peu les irréductibles gaulois du Nord.

Friday, August 08, 2008

Pierre qui roule n'amasse pas mousse...


Pierre qui roule n'amasse pas mousse...
Alors imagine lorsque tu es une roche volcanique, immobile depuis des centaines d'années... Y s'en ramasse, de la mousse dans ton nombril!! À perte de vue, même. C'est même doux pour les pieds, marcher là-dessus. Un genre de tapis épais, sympathique, mais interdiction d'y jeter un mégot (qui voudrait de toute façon jeter un mégot dans cette merveille), on dit que c'est très inflammable. Nous, on se sert de papier journal pour partir un feu, eux, de la mouse-lichen-volcanique. Chacun sa méthode...

C'est très impressionnant, un champ de lave durcie. Ça nous rappelle que ce paysage a été formé, jadis, par les forces du centre de l'univers... Je n'ai jamais été très "géographie". Mais cette fois-ci, ce que je vois is beyond my understanding, ça serait bien d'avoir un collègue touriste géologue pour nous expliquer ce que l'on voit.

Vous avez pas un ami géologue, à nous louer, pas trop cher?

Sunday, August 03, 2008

On a marché sur la Lune

20 juillet 2008


Ken Mattingly (gauche) and Neil Armstrong (droite) en 1967

Zut, on s’est trompé de pays. On est pas en Islande, on a plutôt attérit sur la Lune. Ce paysage là peut juste pas être terrestre. Des champs de lave, des cratères, j’ai jamais vu rien de tel.

Et je suis pas la seule à penser ça.

En juin 65 et juillet 67, l’équipe d’Apollo se rend en Islande pour se préparer aux conditions lunaires. Avec leur nourriture desséchée et leur véhicule spatio-militaire, ils ont exploré le terrain islandais et on raconte même que Neil Armstrong a pêché un saumon dans la région près du lac Myvàtn par un dimanche ensoleillé.

The rest is history baby : le 20 juillet 1969, l’homme marche sur la lune, puis certains commencent à crier à la conspiration. Si ça se trouve, tout a été filmé en Islande. Mais pour vous autres, gens de foi, lisez donc Moondust, un recuil d’entrevues avec les derniers hommes vivants qui ont marché sur la lune. Ça donne des frissons et ça fait rêver.

Saturday, August 02, 2008

La journée qui n’en finit plus

19 juillet 2008
8:20 am

L’autobus roule tranquille sur la voie, respectant la limite de vitesse à 90 km/h. Les gens regardent pensivement dans la vitre, d’autres sommeillent déjà. Moi, je me retrouve un peu entre les deux. La fatigue de l’avion me tiraille le corps, mais la joie de me retrouver dans un nouveau pays garde mon esprit éveillé.

J’ai hâte de mettre les pieds au sol, une bonne fois pour toute, et le trajet du Flybus qui nous mène à la capitale me laisse perplexe (malgré ses 45 minutes). Où sont les gens? Le paysage s’étend à des km à la ronde, sans arbres, sans dénivellation, que de la toundra à l’horizon, déchiré par des rochers. Parsemés ça et là, les lampadaires et les ronds-points symétriques nous indiquent que nous sommes bel et bien dans aux abords d'une ville, mais je ne sens aucune atmosphère. Tout semble avoir été placé comme sur un jeu de Lego pour créer l’illusion d’une quelconque urbanité. Au loin, la silhouette de Reykjavik se découpe tranquillement au travers des toitures multicolores et des rues vides. Nous sommes dans le décor du Truman Show.

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10:00 am
Mettre la main sur notre voiture fut un peu plus compliqué que prévu, mais une fois sur la route, nous roulons vers l’aventure (Grundarfjördur pour être exacte). Le soleil plombe et on peut voir au loin le sommet du glacier Sneafeelsjökull (Le centre de l'univers, de Jules Verne). Il nous accompagnera une bonne partie du trajet vers la péninsule de Sneafellsness, 2h30 de route environ. (fait à noter, le lendemain nous serons à quelques mètres de lui, mais la pluie et les nuages nous empêcheront de le distinguer dans la brume.)

En chemin, on arrête faire l’épicierie pour dîner à Akranes, petite ville qui, franchement, n’a le mérite que d’être citée dans le film 101 Reykjavik. On a beau chercher, on ne croise pas âme qui vive. Même la commis à la station–service semble incapable de nous situer sur la carte. J’vous le dis, une ville fantôme.


La fatigue est plus forte que prévue. À mi-chemin, Annie me lègue le volant car ses yeux se ferment tout seul. Quelques secondes après, la voilà qui s’endort, avec quelques réveils en sursaut, la route tombe en gravel à certains endroits et il faut bien que j’évite les moutons et les tracteurs qui se partagent la route. On arrive sains et saufs à notre auberge de jeunesse, qui est complètement vide. Encore une fois, mais où sont les gens? Peu importe, dès que ma tête touche à l’oreiller, je m’endors immédiatement. Il était vraiment temps qu’on arrive.

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18:30
À notre réveil, une petite brume enveloppe les montagnes et vallons qui surplombent notre auberge. Tout est fermé, alors on se rend à Stykkisholmur pour souper. Le petit pub est sympa comme tout, et des fillettes en costume traditionnel islandais déambulent dans la rue, nu bas. Les ados semblent avoir moins de joie de vivre. Un blond vomit à même l’entrée du restaurant, une bière Viking d’une main et un flacon de vodka dans sa poche arrière. Il traversera le village en titubant, devant faire plusieurs fois des arrêts-surprise.



On grimpe une colline tout près du petit port et la vue est tout simplement incroyable. Il est 10h du soir, le soleil brille comme s’il était 18h. Deux vieux norvégiens tentent de sympathiser avec nous pour prendre des photos de touristique. Puisque l’on ne parle pas norvégien, la dame se met à parler plus fort, prononçant outrageusement ses mots, comme si soudainement on allait comprendre leur sens! On finit donc par parler en onomatopées, comme dans les bonnes vieilles BD.

Click Click, bye bye. Zzz Zzz