Sunday, April 09, 2006

Savez-vous planter des choux de Bruxelles?




25 mars au 28 mars 2006

Quitter un pays de pluie pour aller dans un autre pays de pluie peut sembler a priori absurde. Mais avec plus de 800 bières, la Belgique fait office de réel paradis!! Trop de choix par contre, on finit par ne plus savoir quoi choisir. La recette parfaite : une Mort Subite au choix, à déguster bien entendu au bistro À la Mort Subite, avec une portion de fromage en cube. Notez ici que le fromage s’accompagne de moutarde et de sel de céleri… ( et lorsqu’on commande un sandwich avec crudités, il faut s’attendre à trouver les dites crudités non pas dans l’assiette mais bien cachés entre les deux tranches de pain! Un genre de kinder surprise qui se mange!

Avec une seule journée consacrée aux musées, j’ai dû faire le choix déchirant entre le Centre de la bande dessinée ou le musée national… Un peu pressé par le temps d’ailleurs, trop occupée à courir après les 60 minutes perdues dans le changement d’heure avancée. Je vais sûrement vous surprendre… je suis allée au musée pour m’extasier devant Bosch. Sa vision obscure et glauque me fascinent tellement. Et puis comme dit Jimmy Beaulieu dans un certain documentaire… « la bande dessinée, ça vit en livres ». N’empêche, ça aurait été agréable, pas vrai Jimmy?!

Note à moi-même : la prochaine fois, essayer d’éviter la zone de la Gare de Midi (ou porter un anneau au doigt pour qu'on cessent de m’aborder pour venir me marier au Canada, ah le Canada, quel beau pays…)





On a beau être dans la francophonie, il reste tout de même un fossé linguistique. À commencer par Stéphane, un belge rencontré en Bulgarie au festival de film, qui semble allergique à notre langage québécois. À notre première rencontre, j’étais restée avec l’étrange impression que je l’énervais, pas tant moi que ma façon de m’exprimer. Il me reprenait sans cesse ou me faisait comprendre sèchement qu’il ne comprenait pas ce que je voulais dire… Je mets ça un peu sur son attitude arrogante, qui lui donne un côté charmant ceci dit, mais j’avoue ne pas avoir digérer quand il m’a lancé avant de se coucher que « vous les québécois, vous êtes vulgaires ». Ah bon. Et ta claque, tu la veux de quel côté champion?

Mais il m’a tout de même hébergé chez lui pendant mon passage dans la capitale et ça été un chouette weekend en sa présence. J’ai découvert en lui le genre de copain que j’aimerais avoir dans le même fuseau horaire pour aller boire des bières pour discuter de documentaire et regarder des shows. Je me suis même amusée à lui faire écouter des bands de Montréal que j’avais dans mon lecteur mp3 : Caféine, Breastfeeders, We are Wolves, Malajube, The Hot Springs, les Trois Accords et encore et encore… Il m’a fait remarqué qu’en Belgique, les bands choisissent pour la majorité de chanter en anglais ou en flamand, la scène franco n’étant pas très hip... Ça m’a rendu fière de notre scène musicale!

Parlant flamand, Bruxelles est beaucoup plus bilingue que peut l’être Montréal. Les films sont simultanément sous-titrés en français et flamand et ils traduisent même les noms des stations de métro. Je m’imagine mal descendre à la station Place of Arts par contre…

Saturday, April 08, 2006

Le diable est dans la cuisine

Alors me voici à Montréal pour quelques jours, pour la première du documentaire André Brassard-Le Diable après les Cuisiniers présenté dans le cadre du Festival International de Film sur l'Art. La projection a lieu le lendemain de mon arrivée, mais peu importe, je suis bien droite sur mes talons hauts!! La soirée a été très chouette, Brassard a eu droit a une ovation et je me suis rendue compte que je commençais à m'ennuyer de l'odeur de ses cigarettes Moores.

Et je me dis que c'est à ce moment que ça serait bien de tourner le film... haha, arrêtez moi quelqu'un!!




Bon ben c'est pas tout, faut que je commence à penser à mon retour dans deux mois. Vous avez pas un garde-robe que je pourrais squatter?!

Les Parapluies de Stockholm




3 au 6 mars 2006

Plus ça change, plus c'est pareil. J’ai beau changer de destination, la malchance s’acharne sur mon cas et me poursuit d’un fuseau horaire à l’autre. Rien ne l’arrête, pas même un contrôle douanier… Elle est coriace, tout comme un mode d'emploi IKEA...

Mon expédition était un peu casse-cou à la base. J’allais arriver au centre ville de Stockholm vers 11h45-12. Pas super safe, mais après mon arrivé à 4h du mat à Sofia, je me dit que rien n’est impossible. J’avais réservé une auberge à 10 minutes de la station d’autobus, avec sauna et pasta gratuit (?!). Mais voilà, mon avion a été retardé de plus d’une heure et demie, me rendant ainsi vulnérable en plein milieu de la nuit froide suédoise.

Stockholm est vraiment une ville nocturne, les rues bondées de gens branchés qui font encore la queue pour rentrer dans un bar hupé et de chauffeurs de taxi honnêtes qui refusent de vous prendre car votre auberge se fait très bien à pieds, pourquoi payer pour rien mademoiselle? (c'est vrai ça) La neige qui fondait doucement dans mon cou me réconfortait. J’avais oublié cette douce sensation froide, cette beauté d’un ciel couvert orangé qui déverse de gros flocons, cette brise sur mes joues rouges. Soudainement je me sentais en terres connues.

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La neige, la neige, encore la neige. Je suis tombée sur un marché aujourd’hui en cherchant un centre de designers scandinaves. En achetant une grappe de raisins verts, le commis à dû déneiger rapidement mes fruits.

La slushe suédoise trempe mes orteils un peu plus à chaque pas et je dois bientôt partir à la recherche de nouvelles mitaines pas trop chères... Dans l’après-midi, il se met à neiger abondamment. Un vrai blizzard. Je n’ai pas mis ma capuche, je veux revivre la sensation de la neige collée dans les cheveux. Et puis soudain je suis frappé par une image de poésie simpliste. Les gens se promènent en parapluie... I’m dancing in the snow with Les parapluies de Stockholm.





Et je dance toujours et encore lorsque je me retrouve au Absolut Stockholm Ice Bar, un bar qui, comme son nom l’indique, est fabriqué exclusivement de glace. Un genre d’igloo pour touristes. Même les verres sont en glace et la température est tempérée à -10 degré celsius (rien ne fond, pas même les sculptures, à part peut-être mon porte-feuille quand je dois débourser 32 dollars canadiens pour ma vodka…) Avec notre cape argentée thermale, nous avions tous l’air de lutins étourdis, en fugue du Village du Père Noël pour un weekend de débauche... La sensation de la glace qui fondait sous mes lèvres avait un petit quelque chose de sensuel et d’enfantin à la fois. J'ai des frissons…





Je suis allée aujourd’hui au Théâtre Royal, dans l’espoir qu’une mise en scène de Bergman était à l’affiche. Bien qu’il ait pris sa retraite de réalisateur depuis Saraband (2003), il monte environ 2 fois par année une pièce de théâtre dans ce théâtre où il a travaillé tant d’années. Malheureusement, ce n‘était pas mon jour de chance… alors je me suis rabattu joyeusement sur une exposition du controversé photographe et réalisateur Jonas Akerlund. ( c'est lui qui a fait les clips de Prodigy, dont Smack my bitch up, et Ray of Light de Madonna). L’expo m’a jeté par terre. Les 6 salles interactives nous accueillaient dans l’univers éclaté de l’artiste. Une salle consacrée à l’alternatif se tenait dans un salon kitch et on pouvait s’asseoir sur les divans pour regarder ses courts-métrages à la télé, s’accouder au mini-bar pour écouter la musique ou feuilleter des journaux qui parlaient d’Akerlund sur la table de salon. Chaque salle avait une thématique et un univers propre. Géant.




À l’heure du souper, j’ai rencontré 2 allemands vraiment trippants. Nous sommes allés au show des Chicks on Speed dans un petit bar garage, bien caché sous un des nombreux ponts de la ville. En première partie, il y avait une américaine complètement saoûle, un mix étonnant entre Loderhosen Lucil et Miranda July, sur l’acide. Amusant. On a vite compris que l’endroit était un repère de lesbiennes aux influences « boutch/punkette »(ça m’a quand même pris 15 minutes avant de me rendre compte que les 2 Djs étaient des filles?!!) mais peu importe, la sélection musicale après le show était génial, un mix new wave/ électro-clash. Ça me faisait penser aux soirées Électro Garage coin Maisonneuve/Berri pendant la Fierté Gaie, cet été. Et si on dansait?

Et puis lundi, je me suis promené dans le quartier plus artiste. J’étais fatiguée, ma gorge me brûlait et mes bottes détrempés me rendaient la vie difficile mais je ne voulais pas rebrousser chemin. À un certain point, je me suis mise à saigner du nez, ce qui a duré une bonne partie de l’avant-midi (ce qui n’est jamais bon signe pour moi). J’ai donc décidé de me blottir à l’auberge pour écouter Fanny & Alexander, réalisé par Bergman. Je me sentais déjà moins coupable de « manquer » un après-midi à Stockholm... Non, je pense que je n’ai rien manqué… Dehors, la neige tombe encore.